Tout ce que m'inspire cette vague de coming out bipolaire, c'est de voir un manque de réflexion politique et d'analyse de capital économique et culturel. On ne peut pas nier le stigmate qui s'atténue selon sa position sociale et son capital général.

Enfin je ne parle de personnes racisées parce que là on touche un sujet hautement inflammable. Toutes les prises de parole récentes n'ont été faites que par des blancs. Et ce n'est pas pour rien.

Le peu de coming out bipolaire que j'ai fait, cela s'est globalement mal passé. Pas sur le coup, mais au fil des crises. On me demande d'être plus résistante. On me demande de mieux prendre mes médicaments. On se demande ce que je fais en arrêt pendant trois ou six mois. Une fausse bienveillance.

Je ne suis pas à plaindre. Mais j'ai perdu en crédibilité professionnelle et des amies. J'ai perdu ma liberté. Et je n'ai pas de courage : je subis totalement ce qui se passe. Je m'adapte. En me plantant. J'ai la chance d'être fonctionnaire. C'est ce qui me protège.