Le concierge est un monsieur bourru, Il grogne et bougonne, râle, peste. Mais sous ses airs de vilain ronchon Se cache beaucoup de délicatesse. Quand tu rentres chez toi, fatigué, Et que ton escalier est joliment décoré. Sourire.
Je ferme la parenthèse enchantée, Rien que pour une petite semaine. Une rose de contes de fées, Engourdie par le givre, mais souveraine. On la croirait sortie de l’histoire De la Belle et la Bête. Je la garde dans ma mémoire Telle une chanceuse amulette.
Un crachin froid, cinglant, Triste comme un jour sans musique. Et un âcre remède, brûlant, Parfumé. Sentir ce moment unique Où seuls la radio verbille, Le percolateur locomotive, La porcelaine carillonne, Sur le vieux zinc usé et mat. Un café au comptoir, Un gris matin d’automne.
Du mûrier à papier, les feuilles découpées : Bijoux dorés, Demi-violons, Sans sanglots longs, Branches d’archets. Musique des arbres, quand l’automne paraît. Symphonie fantastique du silence.
Elle est cachée aux yeux du passant tête en l’air, Au-dessus d’une porte ce simple repère, Pousse l’huis pour entrer Cour de la Croix de fer. Et qu’y trouveras-tu ? Aucune idée, mystère. Croix de bois, croix de fer, si je mens, Lucifer Viendra m’y retrouver, me conduire en enfer.
La ville a repris sa parure d’hiver. La grande dame se drape seule et amère, Dans sa cape de grise mousseline austère. Parfois, coquetterie de douairière, Une fenêtre éclairée fait comme un bouton d’or. Un souvenir d’été, vieux présent qu’elle adore, Simple écho du monde d’hier.
Quand soudain tout au bout de l’impasse des Peintres, La lune décroissante apparaît dans les cintres Du théâtre Paris, il en manque un bon bout. Je souris car je sais où est l’autre moitié. Au moulin elle reste, il y a tant à veiller.