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Cartouches XXI
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Cartouches et rations de combat. Culture et métapolitique.
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Un ouvrage important pour qui s’intéresse aux questions politiques : La Droitisation de la France : mythe et réalité. Comment citoyens et électeurs divergent (@vtiberj, PUF). On en rend compte en cinq vignettes, sans prétendre à l’exhaustivité, mais pour inciter à le lire.

1/5 Les enjeux
L’idée d’une droitisation de la France est souvent mise en avant pour demander à la gauche d’en rabattre, aussi bien sur le plan des partis (ambition à gouverner), que sur le plan des idées. En raison de cette droitisation, il faudrait abandonner toute idée de conquêtes sociales et accepter avec résignation le rouleau compresseur néo-libéral.
Vincent Tiberj conteste cette droitisation.
Spécialiste de la sociologie électorale, l’auteur maîtrise son sujet et on lui sait gré d’avoir intégré jusqu’aux événements les plus récents dans son ouvrage (législatives de juin 2024).
2/5 Une population de « gauche »
Tiberj commence par dresser le portrait de la population française, à partir des enquêtes les plus solides dont nous disposons et en mettant de côté les sondages commandés par les chaînes de télévision [pages intéressantes sur ces questions méthodologiques].
Même si, évidemment, la situation actuelle est loin d’être idéale, les Français apparaissent comme étant plus tolérants que par le passé sur les questions de sexualité comme sur leur rapport aux « minorités » culturelles. En outre, la polarisation sur les questions sociales et économiques reste structurante. Elle se maintient, après une chute dans les années 1970. Majoritairement, par exemple, ouvriers et employés restent attachés aux « valeurs socio-économiques ».
En toute logique, la gauche devrait donc progresser dans les urnes. Ce n’est pas le cas : pourquoi ?
3/5 Une droitisation par le haut
Tiberj constate un glissement à droite du débat public, avec l’essor des chaînes du câble/TNT. On regrette ici que les données quantitatives ne soient pas aussi solides que dans le premier chapitre. Mais il est difficile de contester cette assertion.
Pour autant, comme le relève l’auteur, il existe une relative résistance de la population à la droitisation des médias. On observe régulièrement une disjonction entre la majorité des éditorialistes et l’état du pays. Les éléments de langage sont loin de ruisseler parmi les citoyens. La droitisation du « haut » ne gagne pas le « bas ».
Si la droitisation des médias n’a qu’un impact limité, d’où vient le basculement électoral constaté depuis 2013 ?
4/5 Une disjonction citoyens/électeurs
Tiberj étudie toute une série de pistes et d’indicateurs dont il est difficile de rendre compte en si peu de place (effets de génération, de diplôme...). Pour synthétiser, si les citoyens restent autant de gauche qu’avant sur les questions sociales et économiques et le sont plus qu’avant sur les questions de société, ce n’est pas le cas des électeurs, en raison de différentes formes d’abstention, certaines étant parfaitement conscientes et argumentées (« grande démission »). Continuent à voter les électeurs les plus à droite, donnant des résultats électoraux qui ne sont pas représentatifs de la société.
Mais il faut aussi mettre en avant le jeu des partis qui, par intérêt, privilégient certains débats plutôt que d’autres et le fait que de plus en plus d’électeurs votent non par conviction, mais pour éviter le pire. Le problème ne serait donc pas tant du côté de la demande (citoyens) que de l’offre (partis).
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Calvino intègre La Pléiade : www.la-pleiade.fr/Auteur/Italo... Plus qu’un auteur : tout à la fois un ami, un camarade et un grand frère. [lire ci-dessous]

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Vive la lutte du POILétariat !

Représenter la nudité féminine oui, mais sans poil.

Du moins jusqu’à Caillebotte, qui dynamite la pudibonderie bourgeoise avec son Nu au divan (1882). Vingt ans après le scandale Olympia (Manet), Caillebotte a conscience de transgresser un tabou ; il n’exposera jamais ce nu grandeur nature. Après sa mort, le tableau est retouché pour cacher la pilosité. Il faudra attendre les années 1970 pour qu’il soit exposé au public sans censure.

En 1917, le Nu au coussin blanc de Modigliani provoque encore l’ire des bien-pensants. Un officiel demande à la galeriste Berthe Weil [à gauche] de le retirer. Elle demande : « Mais qu’ont-ils donc ces nus ? ». Réponse : « Ces nus ! Ces nus... Ils ont des pppoils [sic]. Et si mes ordres ne sont pas exécutés de suite, je fais saisir le tout par une escouade d’agents. »

Quel esprit pervers faut-il être pour voir dans ce tableau quoi que ce soit de pornographique ?
Représentations des tableaux cités.
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Exclusif : le plan de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale concernant les personnels. Note de synthèse du document original disponible ici : web.archive.org/web/20161022...

Avec Anne Genetet, un cap clair va être franchi. Conformément au souhait de G. Kasbarian de « débureaucratiser » la fonction publique, les enseignants seront renommés « helpers ».
> Recrutement
Afin que les « helpers » ne soient pas trop exigeants, on évitera de recruter des « helpers » qui ont déjà travaillé hors de l’Éducation nationale.
> Rémunération
Il faudra « ajuster le salaire de départ aux capacités d’augmentations futures » (donc partir de très bas)
> Formation
« Trois mois » suffiront. Il faudra être très prescriptif pour éviter que les « helpers » ne prennent trop d’autonomie. Les consignes de bases seront répétées fréquemment jusqu’à obtenir satisfaction.
> Vacances
Les congés payés ne seront « ni obligatoire, ni recommandé : c’est laissé au libre choix » du ministère.
> Gestion
« Un helper qui se sent humilié devient ingérable ; il cherchera à changer de métier ». Il faudra donc veiller à ne pas l’énerver. Lui faire des promesses, lui dire qu’il est formidable... Mais san
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Tous les arguments sont bons à prendre...

Dans Au commencement était... Graeber et Wengrow relèvent : « Oscar Wilde […] disait défendre le socialisme pour la simple raison qu’il n’aimait pas voir des pauvres ni être contraint de les écouter raconter leurs histoires. »

ps : quel rappeur a écrit autant de punchlines qu’Oscar Wilde ?
pps : Graeber et Wengrow ne donnent pas la source de cette citation : avis aux informés.
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Alors que se tient le procès des viols de Mazan, d’étonnantes similitudes résonnent entre le courage de Gisèle Pelicot et celui de la peintre Artemisia Gentileschi (1593-1656).

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Un peu long, mais qui mérite d'être lu : un Indien Huron juge le mode de vie européen, au début du XVIIIe siècle :

Plus je réfléchis à la vie des Européens et moins je trouve de bonheur et de sagesse parmi eux. Il y a six ans que je ne fais que penser à leur état. Mais je ne trouve rien dans leurs actions qui ne soit au-dessous de l’homme, et je regarde comme impossible que cela puisse être autrement, à moins que vous ne vouliez vous réduire à vivre sans le Tien ni le Mien, comme nous faisons. Je dis donc que ce que vous appelez argent est le démon des démons, le tyran des Français ; la source des maux ; la perte des âmes et le sépulcre des vivants. 
Vouloir vivre dans les pays de l’argent et conserver son âme, c’est vouloir se jeter au fond du lac pour conserver la vie ; or ni l’un ni l’autre ne se peuvent. Cet argent est le père de la luxure, de l’impudicité, de l’artifice, de l’intrigue, du mensonge, de la trahison, de la mauvaise foi et généralement de tous les maux qui sont au monde. »
Ou encore :
« Penses-tu sérieusement que je serais heureux si je vivais obligé de passer deux heures chaque matin à me vêtir, me maquiller et m’apprêter, puis de faire des courbettes devant tous les ignobles lourdauds que je croiserais parce qu’ils ont eu la chance de naître lestés d’un héritage ? Crois-tu vraiment que je pourrais me promener avec une bourse remplie de pièces sans les distribuer immédiatement à ceux qui ont faim, ou porter un sabre au côté sans en faire usage dès que je verrais une bande de voyous rafler les indigents pour les enrôler de force dans la marine ? »
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Un petit message de Bertolt Brecht (La Décision, 1930) :

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Seurat : le divisionnisme pictural pour révéler le divisionnisme social ?

Issu d’une famille bourgeoise, Seurat a adopté les codes de sa classe sociale. Mais cela ne l’a pas empêché de jeter sur elle un regard empreint d’une « ironie caricaturale » (S. Guégan) et de révéler, par sa peinture, les séparations sociales et de genres de son temps.

Dans Une baignade à Asnières (1884), le fleuve coupe ainsi en deux le monde des bourgeois et celui des ouvriers : à chacun sa rive.
Dans Un dimanche après-midi à l'île de la Grande Jatte (1884-1886), les poses hiératiques des personnages témoignent de l’absence d’interaction entre les groupes : chacun est dans son univers.
Dans Le Cirque (1890), enfin, les distinctions sociales sont nettement représentées dans les gradins.

Alors, Seurat : enchanteur ou désenchanteur ?
Baignade à Asnières.
Un dimanche à la Grande Jatte.
Le Cirque.
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Il avait, hélas, déjà tout compris...

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